Nous en parlions dans notre précédent article (comment ça, vous ne l’avez pas lu?), le feedback, c’est crucial. Chez La Fabrik Agile, il ne nous viendrait pas à l’esprit de passer une journée avec vous sans prendre le temps de vous demander « alors ? » à la fin de celle-ci.
Parce que vos retours permettent de mettre en évidence ce qui marche bien, et parce que vos retours permettent aussi de mettre en évidence ce qui marche moins bien. Dans le premier cas, on cherche à renforcer, dans le second, à améliorer.
Alors, dit comme ça, on pourrait penser qu’il s’agit d’une évidence et qu’il n’y a rien de plus simple au monde que de pratiquer le feedback. Spoiler : Ce n’est pas le cas !
C’est quoi le feedback ?
Littéralement, feedback signifie « nourrit en retour ». Il s’agit donc d’un retour d’une personne à une autre à propos d’un travail réalisé, d’une situation ou d’un comportement.
Au bureau, les situations difficiles voire urgentes, ça arrive : Réunion de crise, mises en production fissa fissa… dans ces situations, c’est parfois difficile (voire impossible ?) de s’exprimer pleinement en toute sincérité sur ce qu’on a pensé, ressenti.
Résultat, on ressort de ces moments frustré. Et lorsque ces situations se reproduisent encore et encore, c’est le cercle vicieux. Les frustrations s’accumulent et plus elles s’accumulent, plus il est ardu de prendre la parole.
Et vous savez quoi ? La difficulté réside trop souvent dans un bête manque d’entraînement au feedback et ce, même au sein des moments collectifs dédiés pour (comme les rétrospectives agiles, on en parle juste ici d’ailleurs).
On le dit : L’absence de feedbacks ou leur mauvaise qualité peut avoir des conséquences désastreuses en entreprise. Alors feedbackons comme il se doit, donnez et demandez du feedback utile !
Le b.a-ba du bon feedback
– Le feedback doit être spécifique, on parle d’un sujet, pas dix, pas quinze, encore moins vingt. Enfin, vous avez compris. Pas de feedback sandwich ! Commencer par un feedback positif pour démarrer en douceur, puis enchaîner sur un feedback négatif difficile à faire passer pour conclure sur un nouveau feedback positif histoire de « faire passer la pilule » c’est tentant mais ce n’est pas une bonne pratique. Le négatif est noyé et l’impact du positif broyé.
– Employez le « je » afin de montrer que vous assumez. « J’ai constaté que », « J’ai besoin », « Je trouve que ». Oubliez le « tu » qui peut être agressif ou trop dans le jugement. « Tu es mauvais », « Tu as raté ça », « Tu ferais mieux de » là normalement vous serrez les dents, non ? Idem pour le « on » pas assez précis et qui peut apporter le désaccord. « On m’a dit que », « On trouve que » … bof bof !
– Bannissez les « mais » ! « J’ai bien aimé ton Powerpoint, mais tu parlais trop vite », optez plutôt pour une formulation type « J’ai bien aimé ton Powerpoint. Après le slide des chats, tu as accéléré ton débit ».
– Le feedback au bon moment. Pas dans une semaine, parce que ça n’aurait plus aucun sens. Préférez un temps où les acteurs sont dans un état d’esprit bienveillant, pas harassés par la fatigue ou sur les nerfs.
– Préparez vos feedbacks !
Préparer son feedback négatif selon la méthode DESC
Par négatif, comprenez correctif. Il s’agit d’émettre une critique constructive sur des faits ou un comportement. Plus délicat à manier, forcément. La peur de provoquer le conflit peut être un obstacle. On vous livre une méthode qui vous permettra de préparer vos feedbacks négatifs sereinement.
Etape 0 : On vérifie si la personne est disponible, on n’impose pas un retour dans un moment inapproprié. Parce que c’est pas cool, et parce que c’est contre-productif, tout simplement.
Etape 1 : Grand D (Description), on décrit objectivement les faits. Il ne s’agit pas de juger la personne, mais bien de se focus sur un fait et de l’expliciter le plus clairement possible. Par exemple : « Ce midi je n’avais pas reçu le travail que tu devais rendre la veille déjà. J’ai du le faire à ta place. »
Etape 2 : Grand E (Emotion), on parle de son ressenti. « Je me suis senti stressé de devoir rattraper seul ce travail pour présenter le document final dans les temps. »
Etape 3 : Grand S (Solution), on envisage une réponse possible à ce problème. « J’aimerais que tu rendes ton travail à temps les prochaines fois. »
Etape 4 : Grand C (Conséquences), on expose les bénéfices qu’il y a à tirer de cette solution. « Comme ça, nous serons certains de rendre un travail qualitatif. »
Vous voilà parés. D’autres méthodes existent et le sujet mériterait bien un second article…
Pour conclure sur une phrase pleine de sens…
« Dur avec les problèmes, doux avec les personnes ! »